Article d’Agriculture et Agroalimentaire Canada
Les producteurs de légumes utilisent souvent des herbicides pour combattre les mauvaises herbes qui nuisent à la production et causent des pertes de rendement. Toutefois, certaines mauvaises herbes peuvent acquérir une résistance aux herbicides. Non seulement cette résistance entrave-t-elle la lutte contre les mauvaises herbes et entraîne-t-elle des baisses de rendement, mais elle augmente les coûts en obligeant les producteurs à employer plusieurs stratégies de lutte, notamment l’achat d’herbicides et l’embauche de travailleurs pour le désherbage manuel. Il s’agit d’un problème majeur pour les producteurs de légumes de l’Ontario et du Québec, des régions où 19 cas de résistance apparente aux herbicides ont été signalés depuis 2016. C’est la raison pour laquelle des chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada étudient le problème.
L’équipe de chercheurs a d’abord examiné les systèmes de production de légumes en Ontario et au Québec pour déterminer l’occurrence et la répartition des mauvaises herbes résistantes aux herbicides. En règle générale, la détermination de la résistance dans un échantillon de mauvaises herbes a pris six mois et consisté à cultiver et à évaluer les plantes dans une serre. Mais parce que les mauvaises herbes résistantes peuvent se propager rapidement dans les champs et aux exploitations voisines, les chercheurs ont mis au point plusieurs tests génétiques qui peuvent aider à déceler la résistance aux herbicides beaucoup plus vite. Ces nouveaux tests produisent des résultats en quelques jours seulement et permettent ainsi aux spécialistes de recommander d’autres stratégies de lutte dans la même saison de croissance. Les tests en question ont déjà été mis à la disposition du laboratoire de diagnostic phytosanitaire du Québec et d’autres tests seront élaborés au besoin.
La prolifération et la propagation rapides des mauvaises herbes résistantes aux herbicides menacent la viabilité de la production de légumes de plein champ au Canada, une industrie qui a généré plus de 1,7 milliard de dollars en recettes en 2017. Ces travaux de recherche aideront les producteurs à détecter rapidement les mauvaises herbes résistantes et leur permettront d’utiliser d’autres stratégies de lutte beaucoup plus tôt pour protéger leurs cultures.
Centre de recherche et de développement de Saint-Jean-sur-Richelieu : Marie Josée Simard, Ph. D., Martin Laforest, Ph. D., Sylvain Fortin, Luc Marchand, Manon Bélanger, (retraitée) Brahim Soufiane, Katherine Bisaillon
Centre de recherche et de développement de Harrow : Robert Nurse, Ph. D., Kerry Bosvel
Centre de la lutte antiparasitaire : Cezarina Kora, Ph. D.
Collaboratrice externe : Kristen Obeid (ministère de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario)
Ce projet est financé partiellement par la réduction des risques liés aux pesticides au Centre de la lutte antiparasitaire.
Pour de plus amples renseignements :
Laforest, M., B. Soufiane, K. Obeid, M-J, Simard, E. Page, et R.E. Nurse. 2017. Acetyl-CoA carboxylase overexpression in herbicide resistant crabgrass (Digitaria sanguinalis). Pest Management Science. 73:2227-2235. (en anglais seulement)
Simard, M.-J., Laforest, M., Soufiane, B., Benoit, D.-L. et Tardif, F. 2018. Linuron resistant common ragweed (Ambrosia artemisiifolia) populations in Québec carrot fields: presence and distribution of target site and non-target site resistant biotypes. Can. J. Plant Science. 98: 345-352. (en anglais seulement)
S’attaquer à la résistance aux herbicides, Octobre 2018 — bulletin Agri-info.