Bryce Loewen est un producteur de pommes de terres de 28 ans à Winkler, au Manitoba, qui croît que les jeunes devraient manger plus de patates en raison de leur valeur nutritionnelle importante.
C’est pourquoi il appuie une nouvelle campagne de marketing de la pomme de terre fraîche de l’Office de commercialisation des légumes appartenant aux producteurs du Manitoba, Peak of the Market. La campagne, appelée Potahto Lovers of Manitoba, a été lancée en 2017 et elle vise directement la génération du millénaire.
« J’aime qu’ils ciblent à nouveau une population plus jeune, des personnes qui, je l’espère, vont accaparer au cours des cinq à dix prochaines années une plus grande part du pouvoir d’achat dans notre économie », a déclaré M. Loewen.
M. Loewen aime également que la campagne transmette son message principalement sur les médias sociaux et il peut comprendre pourquoi ceci rejoint si bien les milléniaux.
« Je suis l’entraîneur d’une équipe de basketball dans une école secondaire et les joueurs sont tous dix ans plus jeunes que moi », a rappelé M. Loewen. « Lorsque j’étais au secondaire, notre principale forme de communication était le textage, mais ces jeunes-là n’envoient même plus de messages textes à leurs copains ou à leurs copines. Tout passe par Instagram ou Twitter, tous ces sites de médias sociaux. Je pense que c’est leur principale source de relation et d’information. »
M. Loewen fait partie de ceux qui croient que la pomme de terre est un bon légume qui a été affublé d’une mauvaise réputation, mais il croît que les choses sont en train de changer parce qu’un plus grand nombre de personnes entendent le message au sujet des nombreux bienfaits de la pomme de terre pour la santé.
En vertu de son mandat de promotion de la nutrition et de la santé, le Conseil canadien de l’horticulture (CCH) appuie les efforts du gouvernement visant à accroître la consommation de fruits et de légumes dans le cadre d’une saine alimentation pour les Canadiens.
« Je crois qu’il est très important d’essayer de diffuser de l’information… au grand public afin que les gens sachent exactement ce qu’ils achètent et connaissent toutes les étapes du processus de production de leurs produits alimentaires de façon à ce qu’ils puissent prendre des décisions éclairées », a déclaré M. Loewen.
M. Loewen travaille à temps plein sur sa ferme familiale, appelée Garden Valley Vegetable Growers, depuis qu’il a obtenu son diplôme en agroentreprise de l’Université du Manitoba en 2015.
Le ferme Garden Valley Vegetable Growers produit chaque année des pommes de terre de consommation, habituellement trois types de pommes de terre rouges et trois types de pommes de terre jaunes. Selon M. Loewen, la ferme de 3 000 acres produit également du maïs, du soya, du canola et du blé, « mais notre culture qui nous rapporte le plus d’argent est celle de la pomme de terre ».
M. Loewen reconnaît que la pomme de terre n’est pas le légume le plus facile à cultiver. « C’est vraiment un défi », a-t-il déclaré. « Elle vous donne une raison de vous lever le matin, ça, c’est certain. ».
L’un des défis les plus importants est de maîtriser le mildiou, la maladie fongique envahissante qui peut affecter les récoltes de pommes de terre si les conditions sont propices à l’infection. Comme de nombreux producteurs de pommes de terre, M. Loewen dépend fortement d’un fongicide qui contient l’ingrédient actif chlorothalonil comme principale protection de la ferme contre le mildiou.
M. Loewen pulvérise habituellement ce fongicide huit ou dix fois durant la saison de croissance des pommes de terre. Toutefois, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada a proposé de réduire le nombre d’applications de chlorothalonil sur les pommes de terre à une fois par année, un changement qui aurait une incidence très importante sur la façon dont les producteurs de pommes de terre gèrent le mildiou.
« Si le ministère nous limite à une application par année, cela représente environ 10 pour cent de la quantité que nous appliquerions normalement », a déclaré M. Loewen. « Nous devrions trouver de nouveaux produits chimiques, tout simplement. »
M. Loewen a déjà utilisé d’autres produits dans son mélange de pesticides pour contrôler le mildiou, mais il a constaté que le chlorothalonil était l’ingrédient le plus rentable. C’est également le fongicide avec lequel il a connu le plus de succès. « Je dirais que c’est certainement le meilleur. »
Selon M. Loewen, le chlorothalonil offre une protection multisites et est souvent utilisé comme partenaire de mélange en cuve avec certains fongicides de sites uniques plus récents. Il craint que sans les avantages d’un produit à large spectre comme le chlorothalonil dans le mélange en cuve, les fongicides de sites uniques pourraient tôt ou tard perdre de leur efficacité en raison de la résistance.
En vertu de son mandat visant à promouvoir la protection des cultures, le CCH élabore des politiques et des programmes permettant d’assurer la viabilité économique et la compétitivité des producteurs de fruits et légumes du Canada et l’une des façons dont il s’acquitte de ce mandat est en défendant les intérêts des producteurs par le truchement du processus de l’ARLA pour la réévaluation des produits utilisés pour la protection des cultures. Le CCH s’est prononcé contre la réduction de l’utilisation ou la révocation de l’homologation d’un produit utilisé pour la protection des cultures lorsqu’il n’y a pas de produit de remplacement que l’industrie horticole considère efficace, par exemple comme dans le cas des limites proposées à l’utilisation du chlorothalonil dans la culture des pommes de terre.