OTTAWA — Les Producteurs de fruits et légumes du Canada (PFLC) se réjouissent des mesures ciblées prévues dans le budget 2025, notamment une super-déduction pour la productivité visant à encourager les investissements et un nouveau financement pour la numérisation des certificats d’exportation de l’ACIA. Toutefois, elle regrette que le budget fédéral présenté hier ne donne pas suite aux engagements du gouvernement pris dans le programme électoral et dans le discours du Trône visant à renforcer la sécurité alimentaire des Canadiens en offrant un soutien direct aux producteurs de fruits et légumes.
« La sécurité alimentaire est une question de sécurité nationale. Le budget n’offre aucune solution à l’incertitude commerciale et aux phénomènes météorologiques extrêmes auxquels sont confrontés les producteurs. Les coupes budgétaires imposées à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) entraveront sa capacité à moderniser les filets de sécurité agricoles », a déclaré Marcus Janzen, président des PFLC. « En matière de sécurité alimentaire, ce budget ne tient pas les promesses faites précédemment par le gouvernement. »
Le budget 2025 reprend des engagements précédents, telles que l’augmentation déjà annoncée du taux d’indemnisation d’Agri-stabilité à 90 % avec un plafond plus élevé de 6 millions de dollars, et une augmentation temporaire de la limite sans intérêt du Programme de paiements anticipés (PPA) à 250 000 dollars pour tous les producteurs en 2025.
Le budget a introduit certaines mesures bienvenues, notamment une super-déduction pour la productivité, un ensemble de déductions améliorées visant à réduire le coût des investissements en capital. Cette mesure facilitera les dépenses en capital supplémentaires pour les producteurs de fruits et légumes. Il a également proposé un nouveau financement de l’ACIA pour numériser les outils commerciaux et les certificats d’exportation, ainsi qu’une proposition de modification de la législation visant à supprimer les réévaluations cycliques des pesticides afin de permettre une surveillance moderne et fondée sur les risques.
Cependant, la liste des occasions manquées est longue. Notamment, les PFLC ont demandé au gouvernement de protéger l’agriculture contre les coupes budgétaires afin de préserver la capacité du gouvernement à soutenir les producteurs et à renforcer la sécurité alimentaire. Parmi les autres priorités manquantes, citons : la modernisation de la gestion des risques commerciaux (au-delà d’Agri-stabilité), le rétablissement du financement du Centre de lutte antiparasitaire pour le programme d’utilisation mineure, des investissements ciblés dans le secteur des serres et un plan de compétitivité clair pour aider les producteurs canadiens à suivre le rythme des producteurs américains.
« Le programme électoral libéral, publié il y a seulement six mois, avait vu juste en affirmant que « la sécurité alimentaire ne consiste pas seulement à garantir qu’il y ait suffisamment de nourriture dans nos assiettes, mais aussi à protéger la souveraineté économique du Canada », a déclaré Marcus Janzen. « Ce budget est insuffisant sur ces deux plans. »
