Le 29 juillet 2016, le Comité consultatif sur la phytoprotection du CCH a soumis une réponse dans le cadre du projet de décision de réévaluation du captane (PRVD2016-13) de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA). Cette réponse s’appuie sur les résultats des sondages réalisés auprès des producteurs par l’entremise des organismes provinciaux membres du CCH. Les sondages visaient cinq secteurs de culture : les fruits à pépins, les fruits à chair tendre, les baies, les raisins ainsi que les légumes et les pommes de terre. Ils ont ainsi permis de recueillir des données sur l’utilisation du captane, notamment sur la dose d’application du produit, le nombre d’applications, le moment de l’application, les tâches après l’application et le port d’équipement de protection individuelle.
Le taux de réponse des producteurs a été excellent, plus de 300 questionnaires nous ayant été retournés. Nous avons envoyé à l’ARLA un résumé des données obtenues grâce aux sondages et avons demandé à l’organisme de s’appuyer sur ces renseignements pour réviser ses évaluations des risques en fonction de l’utilisation réelle du captane par les producteurs plutôt que selon les hypothèses irréalistes mises de l’avant dans les évaluations des risques initiales. L’analyse des données des sondages pour les évaluations des risques devrait entraîner des résultats favorables et annuler la réévaluation proposée visant l’abandon du captane pour la plupart des utilisations au Canada.
La réponse soumise aux fins des consultations sur le captane est la dernière s’inscrivant dans le cadre des sept décisions de réévaluation proposée par l’ARLA concernant les fongicides à mode d’action multisite (groupe M) qui ont été publiées au cours des trois dernières années. Toutes les décisions proposées se sont traduites par l’abandon proposé de toutes les utilisations des produits (mancozèbe, métirame, ferbame, zirame, thirame) ou l’abandon de la plupart des utilisations et la réduction importante des utilisations restreintes restantes (chlorothalonil, captane). Si ces décisions proposées ne sont pas modifiées à la suite des consultations, les résultats seront catastrophiques. En effet, les producteurs ne disposeront plus de solutions pratiques pour lutter contre les populations pathogènes résistantes déjà présentes ou pour empêcher le développement d’une résistance chez les populations qui n’en présentent pas à l’heure actuelle.