Protection des cultures
Les producteurs de fruits et légumes ont besoin d’outils efficaces de protection des cultures pour lutter contre les organismes nuisibles présents dans l'environnement (mauvaises herbes, insectes et maladies). Faute de tels outils, notre secteur ne serait pas en mesure de fournir aux Canadiennes et aux Canadiens des produits en abondance, qui soient nutritifs et abordables, ce qui, en retour, entraînerait une hausse des prix des aliments, une dépendance accrue envers les importations et, en fin de compte, une plus grande insécurité alimentaire.L'ENJEU

Il est urgent de se doter d’une gamme élargie d’outils modernes et novateurs de protection des cultures, car bon nombre des produits sur lesquels on comptait jadis ne sont plus disponibles ou ne sont plus produits en aussi grand nombre. Cette urgence est mise en évidence par la demande sans précédent de participation au programme d’homologation d’urgence, un programme conçu pour faire face aux infestations en cas de crise lorsque les outils existants sont insuffisants.
Les producteurs canadiens comptent sur deux organismes gouvernementaux pour avoir accès à des outils de protection des cultures.
- Le Centre de la lutte antiparasitaire (CLA) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada joue un rôle essentiel pour veiller à ce que les producteurs canadiens disposent d’outils de lutte antiparasitaire efficaces et sûrs en favorisant l’homologation par l’entremise de la recherche. Depuis la création du CLA, les PFLC estiment que plus de 3 000 nouvelles utilisations ont été homologuées au Canada pour les cultures de fruits et légumes.
- L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada est l’organisme fédéral chargé de la réglementation fondée sur la science des outils de protection des cultures au Canada. Les activités principales de l'ARLA comprennent la délivrance d'homologations de produits et la réévaluation du profil de risque d'un produit homologué tous les 15 ans.
À mesure que la lutte antiparasitaire devient de plus en plus complexe, en raison des pressions exercées par les ravageurs et des répercussions économiques de la pandémie (p. ex., l’inflation), il est essentiel que le gouvernement veille à ce que l’ARLA et le CLA soient dotés des moyens et des pouvoirs nécessaires pour participer activement à l’élaboration de solutions pratiques pour les producteurs. Sinon, la capacité de notre secteur à préserver la chaîne d'approvisionnement nationale en ressentira les effets.
FAITS ESSENTIELS
Les producteurs de fruits et légumes ont de plus en plus de mal à accéder aux outils de protection des cultures pour diverses raisons, notamment :
- Des retards importants dans la mise sur le marché de nouveaux produits. Au Canada, tous les produits antiparasitaires sont examinés par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada afin de s'assurer qu’ils présentent un risque minimal pour la santé humaine et l’environnement. Étant donné leur complexité, les examens peuvent prendre beaucoup de temps, mais les délais d’homologation ne respectent généralement pas les normes de rendement fixées par l’ARLA. Par exemple, les demandes d’homologation de nouveaux produits (catégorie A) prennent de trois à quatre ans au lieu des deux ans prévus.
- Retrait sans identification de solutions de rechange appropriées. Les décisions réglementaires défavorables, associées aux retraits de produits, ont créé un déficit important dans la boîte à outils de protection des cultures des producteurs de fruits et légumes. Lorsque de telles décisions sont prises, peu d’attention est accordée à identifier des solutions de rechange appropriées pour le secteur des fruits et légumes. Les producteurs sont plutôt laissés à eux-mêmes avec de moins en moins d’outils à leur disposition.
- Manque d’investissement de la part du secteur privé. Le marché canadien des outils de protection des cultures est de petite taille, ne représentant que 3,7 % du marché mondial. Pourtant, le coût des affaires au Canada est plus élevé que celui des États-Unis ou d’autres partenaires commerciaux. En outre, en raison de leur production à plus petite échelle, les fruits et légumes ne suscitent pas l’intérêt financier du secteur privé pour l’homologation de nouveaux produits.
- Sous-financement prolongé des programmes gouvernementaux qui soutiennent l’homologation et l’adoption de nouveaux outils. Pour relever les défis particuliers auxquels est confronté le secteur des fruits et légumes, le gouvernement fédéral a créé le Programme des pesticides à usage limité au sein d’Agriculture et Agroalimentaire Canada en 2003. Dans le cadre de ce programme, des chercheurs de tout le Canada ont soutenu l'homologation d'outils de protection des cultures en étudiant leur efficacité, leur utilisation intégrée et leur profil de résidus. Malheureusement, ce programme produit aujourd'hui environ la moitié des résultats d'il y a dix ans, en raison de limitations au chapitre du financement.

Recommendations
- Augmenter la capacité et le rendement du Programme des pesticides à usage limité en :
- Restaurant la capacité en recherche du Centre de la lutte antiparasitaire d’Agriculture et Agroalimentaire Canada;
- Fournissant des ressources supplémentaires à l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada pour traiter les extensions d’étiquettes de produits à usage limité.
- Encourager les entreprises à implanter leurs technologies au Canada en :
- Réduisant les formalités administratives et les coûts liés à la conduite des activités;
- Améliorant l’efficacité par la collaboration avec des partenaires internationaux et l'adoption de normes communes.
- Allocation et priorisation des ressources de l’ARLA de Santé Canada pour les activités qui soutiennent directement la livraison en temps opportun de nouveaux outils de protection des cultures aux producteurs.
- Nouvelles homologations
- Collecte de données du monde réel
- Réévaluations et examens spéciaux
Why This Matters
La protection des cultures consiste à réduire le gaspillage alimentaire et à améliorer l’accès aux fruits et légumes frais, sains, nutritifs et cultivés de manière durable, ainsi que leur prix et leur qualité tout au long de la chaîne d'approvisionnement, des producteurs jusqu’aux consommateurs. Les producteurs canadiens de fruits et légumes comptent sur les produits antiparasitaires pour aider à lutter contre les maladies, les insectes nuisibles, les mauvaises herbes et les espèces envahissantes. Sans un accès en temps opportun à des outils de protection des cultures, la qualité, la valeur et le rendement des cultures chuteront, ce qui entraînera une augmentation des importations et un affaiblissement de la sécurité alimentaire.
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