Par Mark Halsall

Dusty Zamecnik est un horticulteur de 27 ans qui travaille à la ferme sur les terres agricoles très fertiles du comté de Norfolk, en Ontario, qui est situé près de la rive nord du lac Érié. Maintenant directeur de la production dans sa ferme familiale EZ Grow Farms, M. Zamecnik est revenu à l’agriculture en 2014 après avoir obtenu un diplôme en administration des affaires de l’Université St. Francis Xavier, à Antigonish, en Nouvelle-Écosse, et avoir passé un peu de temps à travailler dans le développement de la marque et des ventes pour la brasserie Labatt à London, en Ontario.

« Je veux être une force motrice pour la communauté où j’ai grandi et cela fait partie des raisons pour lesquelles je suis revenu », a déclaré M. Zamecnik, qui cultive des plants de fraises pour la plantation de même que des bleuets en corymbe et des cônes de houblon. « Ça m’a fait du bien de revenir à la ferme. »

M. Zamecnik a été occupé depuis son retour. En mai 2017, il a acheté sa propre terre de 75 acres annexée à la ferme EZ Grow Farms et il a immédiatement créé une brasserie artisanale appelée Hometown Brewing Co. qui utilise le houblon et les bleuets cultivés sur sa terre.

« J’aime l’entrepreneuriat et j’aime créer quelque chose dont je peux dire qu’elle m’appartient en propre », a noté M. Zamecnik. Le plus récent produit de Hometown Brewing Co., une bière saisonnière aux bleuets, est maintenant en vente dans les succursales de la LCBO de l’Ontario.

« Ceci met vraiment notre brasserie sur la carte pour ce que vous pouvez faire avec la bière. C’est merveilleux », a déclaré M. Zamecnik.

Les efforts innovateurs de M. Zemecnik sont remarqués. En octobre dernier, il a remporté le titre d’Agriculteur le plus remarquable de l’Ontario pour l’année 2017. Il s’est rendu en Colombie-Britannique un mois plus tard pour participer au concours de l’Agriculteur le plus remarquable du Canada avec six autres finalistes. Le prix national fut finalement remporté par un couple de jeunes agriculteurs de la Saskatchewan et un autre du Québec.

« Je ne suis pas revenu à la maison avec le prix », a déclaré M. Zamecnik, « mais ce fut une expérience formidable. »

M. Zamecnik fait partie des huit employés à plein temps de la ferme EZ Grow Farms qui, comme la plupart des opérations de fruits et légumes dans le sud de l’Ontario, dépendent fortement des travailleurs saisonniers.

« Nous bondissons à 30 personnes le 15 mars. Dès le 1er juillet, nous serons près de 80 personnes et au 1er octobre, nous serons environ 130 personnes », a fait remarquer M. Zamecnik.

Il reconnaît qu’il peut être très difficile de trouver de la maind’oeuvre locale pour occuper des emplois en horticulture qui sont généralement payés au salaire minimum, qui peuvent être très exigeants sur le plan physique et qui nécessitent souvent de longues journées de travail. Pour la main-d’oeuvre locale, même s’il y a de l’argent à gagner, « elle considère que ces emplois ne sont tout simplement pas lucratifs », a déclaré M. Zamecnik.

Rudolph Campbell

Rudolph Campbell, de la Jamaïque, parmi une douzaine de travailleurs étrangers qui sont embauchés chaque année par la ferme EZ Grow Farms. Photo : EZ Grow Farms.

Pour cette raison, la majorité des travailleurs saisonniers à la ferme EZ Grow Farms viennent de la Jamaïque, de Trinité-et- Tobago et du Mexique. M. Zamecnik indique que quelques-uns de leurs travailleurs agricoles internationaux reviennent depuis plus de 15 ans et sont très intégrés à la ferme, choisissant souvent de rester pour la durée maximale.

« Ces hommes passent plus de temps ici au Canada qu’à leur domicile », a indiqué M. Zamecnik. « Ils sont comme des membres de notre famille. »

La main-d’oeuvre est tellement importante en production horticole parce qu’en l’absence d’effectifs adéquats pour cultiver et récolter les produits, ils peuvent pourrir dans les champs, dans les arbres ou sur les vignes, entraînant un gaspillage alimentaire et des pertes financières pour les producteurs.

Lorsque des producteurs canadiens sont incapables de trouver suffisamment de travailleurs d’abord nationalement, ils peuvent avoir accès à des initiatives du gouvernement fédéral telles que le Programme des travailleurs agricoles saisonniers et le Programme des travailleurs étrangers temporaires pour combler leurs besoins de main-d’oeuvre. En vertu de son mandat de promotion de la main-d’œuvre, le Conseil canadien de l’horticulture (CCH) collabore avec divers organismes gouvernementaux dans le but d’assurer la prestation efficace de ces programmes à l’industrie agricole.

M. Zamecnik note que la ferme EZ Grow Farms dépend du Programme des travailleurs agricoles saisonniers et d’une organisation ontarienne appelée le Foreign Agricultural Resource Management Service (FARMS) pour l’aider à trouver des travailleurs.

« Je ne saurais vraiment féliciter suffisamment le Conseil canadien de l’horticulture pour le travail qu’il effectue. C’est incroyable », a-t-il déclaré. « Je pense que ce serait formidable s’il pouvait contribuer à mettre en évidence ce qui se passe au niveau de la ferme parce que sans ces programmes, croyez bien que la nourriture coûterait quatre fois plus cher. »